Ces derniers jours, un prisonnier a pu envoyer une lettre expliquant son cas, ce qui est extrêmement rare. Rien ne pourra démontrer son affliction que la traduction de ce qu'il écrit. Voici des extraits:
"Je m'appelle Reza Safari fils de Valliallah, né en 1971 à Arak. Je vous écris de la prison de Karadj. J'ai commis des vols entre 1991 et 1995 car j'ai été au chômage et ma famille était dans une pauvreté extrême. L'on m'a condamné à l'amputation des quatre doigts de la main droite [...] (pour celles et ceux qui ont des reins solides, une photo de Reza est disponible à cette adresse: http://khawaran.wordpress.com/2014/05/07/k-2156/)
Le 21/08/1997, à 10 heures 30, l'on a mis en exécution la peine en se servant d'une paire de ciseaux électriques à couper les métaux. Il y avait déjà du sang sur les ciseaux, ce qui prouve leur utilisation antérieure. L'on m'a coupé les doigts sans anesthésie. L'on m'a ensuite transporté à l'hôpital. Le médecin a vivement protesté de ne pas être prévenu d'un tel cas.
Je suis tombé dans une dépression de telle sorte que je prenais 12 cachets par jour. Je me disais que c'était mieux qu'ils me tuent, au moins je serais ainsi mort une fois pour toutes. [...] Je suis resté en prison encore 5 ans. Alors qu'il ne restait que 40 jours de taule, ma mère est décédée. [...] A la sortie de prison, j'avais le sentiment que tout le monde me regardait de travers. J'ai essayé de trouver du boulot pendant 6 mois sans réussir. J'ai commis alors encore d'autres vols. L'on m'a de nouveau arrêté un an après la libération. Le juge islamique m'a condamné à l'amputation des orteils du pied gauche. En 2002, mon père est aussi décédé. Mes deux petites sœurs sont ainsi restées toutes seules. Le 21/09/2009, l'on m'a coupé les orteils avec les mêmes ciseaux. J'ai mis un an pour pouvoir remarcher... Je suis toujours à la prison de Karadj.
Je dépose plainte contre les autorités de la République islamique et son pouvoir judiciaire pour m'avoir mutilé... Je demande aux juristes, aux avocats et aux militants des droits de l'homme de défendre ma cause comme ils peuvent.
Déclaration du SAT-Kiev sur la tragédie d’Odessa
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