vendredi 31 janvier 2014

"Enfants du travail" en Iran

Depuis quelques années les passants et automobilistes constatent dans les rues et derrière les feux rouges une partie des enfants qui travaillent. Un nombre indéfini d'enfants travaillent aussi dans des ateliers ou usines loin des regards publics.
Qui sont-elles et ils? Quels âges ont-elles et ils? Quel est leur nombre? Que font-elles et ils? Pourquoi ce phénomène existe-il?
Il est très difficile d'avoir des statistiques fiables sur le nombre des enfants du travail ou enfants travailleurs en Iran. Le régime des mollahs et son Organisation des statistiques évitent de fournir des chiffres valables sur le problème des enfants qui sont obligés de travailler au lieu d'aller à l'école ou jouer comme d'autres gamins. C'est une des caractéristiques des régimes dictatoriaux de cacher les misères par peur de révoltes et irruption de colère populaire. Quand l'on visite les données de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), l'on s’aperçoit que des chiffres ou informations existent sur le travail des enfants dans les pays limitrophes comme le Pakistan ou l’Afghanistan, mais pas sur l'Iran. Alors que les gens les voient tous les jours dans les rues des grandes villes. C'est donc un problème réel.
Le rapport de l'OIT  donne pour l'année 2012 les chiffres effroyables de 129 385 000 d'enfants âgés de 5 à 17 ans qui travaillent dans Asie - Pacifique, 17 843 000 pour Amérique latine et Caraïbes, 83 570 000 pour Afrique subsaharienne et 13 307 000 pour Moyen - Orient et Afrique du Nord.
Pour déterminer l'âge d'un enfant ou d'un adulte, il y a aussi des problèmes en Iran. Par exemple l'âge légal de mariage pour une fille est fixé à 13 ans seulement mais 15 ans pour un garçon. Celui qui donne le droit de vote est de 18 ans pour femmes et hommes. Le code du travail iranien autorise les adolescents (ets) de plus de 15 ans à travailler. Mais nous voyons dans les rues et ateliers des enfants à partir de 6 ans qui travaillent.
Il y a sept ans, l'Organisation des statistiques donnait le nombre de 1 700 000 d'enfants travailleurs. Mais le pouvoir judiciaire islamique parlait, il y a à peine un mois, de 380 000 enfants qui travaillent régulièrement et de 360 000 enfants travailleurs saisonniers qui ont entre 10 à 14 ans. Le centre des recherches de l'Assemblée islamique (le parlement iranien) a publié, il y a deux ans, ces propres chiffres. 3000 000 d'enfants travailleurs. Il y a encore un mois, Mostafa Eghlima, président de l'Association scientifique de l'assistance sociale d'Iran est allé encore plus loin en estimant le nombre d'enfants travailleurs à 8 000 000. Mais apparemment ce qui l’intéresse plus est de faire des propagandes pour le gouvernement actuel. Car il prétend que le gouvernement d'Ahmadinéjad n'a rien fait pendant huit ans pour lutter contre la hausse du taux d'inflation. Cela aurait entraîné plus de pauvreté et donc plus d'enfants travailleurs. Il croit que ce phénomène sera résorbé, car le gouvernement actuel a réussi à stopper le taux d'inflation! C'est formidable, tout cela était donc à cause du taux galopant d'inflation! Trêve de plaisanterie! Nous savons que plus de 3 265 000 d'enfants en âge de scolarisation, soit 22% d'entre elles et eux, ne vont pas à l'école en Iran. Le chiffre d'enfants travailleurs est plus ou moins égal au nombre de ces enfants. Signalons que selon les lois en vigueur 8 ans d'école (primaires plus collèges) sont obligatoires en Iran. Mais un député membre de la commission de l'enseignement public à l'Assemblée disait, il y deux ans:"La loi de l'enseignement obligatoire n'a pas de garantie nécessaire pour être appliquée." Que font-ils donc les députés? Rien, ils bavardent tous le temps. En plus en Iran, ils doivent être à l'écoute du guide suprême pour légiférer ce qu'il demande! Si vous connaissez une Assemblée encore plus efficace que celle-là, bravo, vous êtes champions!
Mis à part l'Assemblée, y a-t-il une institution d’État qui prend des responsabilités vis-à-vis des enfants du travail? Voyons cela de plus près. Il y a un mois un responsable du ministère de la santé disait, au cours d'une interview avec le journal Shargh, que la mairie de Téhéran doit aider le "ramassage" des enfants de rue et les abriter dans ses centres. Mais tout de suite après le responsable des services sociaux de la mairie de Téhéran répondait ainsi:"Nous n'avons pas de patrouille pour récupérer les enfants de rue et du travail. C'est le ministère de la santé qui ne remplit pas ces tâches." C'est encore formidable. Ils sont conscients que le problème existe, mais préfèrent se passer la patate chaude!
Les enfants du travail que nous voyons dans la rue font souvent des ventes. Quelques bouquets de fleurs, des mouchoirs en papier, des chewing-gums. Ils cirent les chaussures ou proposent le nettoyage de pare-brise derrière les feux rouges. Il y a aussi des enfants qui travaillent avec tous leurs membres de famille surtout dans les briqueteries. Farhad Hamidi, militant des droits des enfants dit:"Les familles ouvrières vivent et travaillent dans les briqueteries. Ce sont des ouvriers saisonniers. Une famille de trois ou quatre membres gagne selon le nombre de briques qu'elle fait. Généralement cela représente moins de 3 euros et 50 centimes par jour de travail par famille." Il faut ajouter que ce sont des journées de travail d'au moins 12 heures. Hamidi a vu souvent des enfants de 6 ans qui travaillaient avec leurs mères et pères dans les briqueteries. Il dit que c'est un travail très dangereux pour tous mais surtout pour les enfants exposés à la poussière et à la chaleur des fours à briques. Les briqueteries n'ont ni bains, ni égout, ce qui fait que les enfants ont souvent des problèmes de santé. Si ces familles travaillent 30 jour par mois, elles ne gagnent que 105 euros, alors que le salaire minimum est de 122 euros pour un seul ouvrier et non pas trois ou quatre. Une famille de cinq membres est sous le seuil de pauvreté à Téhéran si elle n'a pas 550 euros de revenu mensuels.
Les enfants travailleurs dans la rue sont en danger permanent de viol, de vol et de maladie grave, entre autres sida, hépatites etc. Beaucoup d'entre elles et eux qui ont été violés sont en état de peur continuelle. Certaines et certains consomment des drogues. Les filles se font piéger par des proxénètes etc. Le travail et la vie ne sont jamais simples dans la rue. C'est dans ces conditions que monsieur le ministre du travail a dit, pas plus tard qu'au mois de septembre 2013, ceci:"Le travail de toute personne en sous de 15 ans est interdit en Iran. Cette interdiction est valable pour certains métiers quand l'on a moins de 18 ans...La République islamique d'Iran met à la disposition de tous les enfants l'école gratuite... Le gouvernement iranien œuvre pour que les enfants ne soient pas obligés de travailler car ceci est son devoir éthique et religieux." L'on ne sait pas encore si monsieur le ministre était sur Terre ou pas quand il a prononcé ce beau discours!   
Hamzeh travaille depuis l'âge de 14 ans comme ouvrier tourneur - fraiseur. Ses sœurs qui ont maintenant 12 et 10 ans travaillent aussi. Elles vendent des fleurs devant le grand cimetière de Téhéran. Hamzeh commence à 7 heures du matin et termine à 18 heures. Sa mère n'était pas d'accord pour qu'il devienne comme son père soudeur. Il a eu un accident du travail et est devenu paralysé. Il est tombé de hauteur sur un chantier de bâtiment. Hamzeh aurait aimé continuer à aller à l'école en cours du soir. Mais il est obligé de rester avec son père à la maison. Car dès que Hamzeh rentre à la maison, sa mère part au travail de nuit dans un atelier de production de condiments. Hamzeh travaille aussi pour que ses deux sœurs puissent aller à l'école le matin et ne vendent des fleurs que l'après-midi.
Ce n'est plus la peine d'expliquer pourquoi le travail des enfants existe en Iran, chacune et chacun le sait par elle-même et lui-même.
Merci la Réplique islamique, que dieu bénisse les capitalistes qui sont sous sa protection!  

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