jeudi 24 octobre 2013

Un rapport qui condamne la République islamique d'Iran

Ahmad Shahid, le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme auprès de l'ONU pour l'Iran a présenté ce mercredi après-midi 23/10/2013 son rapport sur la situation des droits de l'homme en Iran.
Shahid a précisé que son rapport n'est pas exhaustif et donne un "aperçu général" sur la situation iranienne. C'est le second rapport depuis le début de l'année, mais c'est le premier après l'accession de Rouhani à la présidence de la République.
Shahid a qualifié la situation des droits de l'homme en Iran d'inquiétante en insistant sur le fait que la République islamique ne montre aucun signe de changement.
Selon Shahid l'exclusion sexiste, le piétinement des droits civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels sont flagrants en Iran. Il a écrit son rapport de 52 pages en faisant 137 entretiens et étudiant des informations de différents militants des droits de l'homme, sachant que la République islamique ne le laisse pas aller en Iran.
La République islamique empêche l'accès libre aux informations en se basant sur son Code de la presse voté en 1986 et son Code des infractions informatiques voté en 2009. Rien qu'en juillet 2013, les forces de répression islamique ont fermé 67 cybercafés. Les responsables du régime ont avoué le filtrage de quelque cinq millions de sites Internet. Ils déclarent le filtrage de 1500 sites par mois qu'ils qualifient d'antireligieux.
La police de cyberespace islamique refuse aux internautes l'accès à 946 pages de Wikipédia  dont 414 concernent des sujets politiques et civiques, 189 le sexe, 137 la religion, 97 les droits de l'homme et le reste des sujets scientifiques, artistiques et médiatiques.
Le rapport de Shahid fait mention de l'emprisonnement de 40 journalistes et de 29 blogueurs actuellement. Depuis 2004, le nombre de journalistes arrêtés n'a cessé d'augmenter.
Alors que le chef du pouvoir judiciaire a annoncé qu'en Iran le nombre de condamnés à la peine de mort est insignifiant, le rapport de Shahid donne 724 exécutions seulement du premier janvier 2013 à la fin du mois de juin. Les responsables judiciaires n'ont déclaré que 135 exécutions par pendaison et le reste a été révélé par des familles ou des militants des droits de l'homme.
Mais les exécutions nombreuses ne sont malheureusement pas les seuls faits de non - respect des droits de l'homme. Le rapport de Shahid précise que les lapidations, mutilations et tortures sont toujours monnaie courante en Iran.
Une autre partie du rapport de Shahid concerne les femmes et l'interdiction qui leur est faite pour étudier dans certaines filières universitaires. Cette partie du rapport est extrêmement lacunaires, car les femmes sont privées d'un nombre considérable de droits entre autres vestimentaires, sociaux, culturels, politiques etc.
Shahid fait remarquer que la liberté religieuse n'est pas respectée en Iran. En mai 2013, au moins 109 baha’is étaient en prison et condamnés à des peines allant de 5 à 20 ans. En juillet 2013, au moins 20 chrétiens étaient aussi en prison. Les chrétiens emprisonnés sont des gens qui se sont convertis et le régime des mollahs les considèrent comme hérétiques.
Le rapport de Shahid dénonce les restrictions que le régime impose aux ethnies kurde, baloutche, azéris ou arabe, mais aussi aux Afghans. Le régime n'a accordé de titres de séjour qu'à 880 000 Afghans alors que leur nombre est estimé à 1 500 000 de personnes.
Le rapport de Shahid fait également remarquer que les sanctions économiques des pays occidentaux ont eu de néfastes conséquences sur la vie des gens. Des médicaments et des denrées alimentaires manquent à cause des sanctions.
Shahid termine son rapport en rappelant que la République islamique est signataire des conventions internationales, mais ne les respecte pas.
Presque tous les ans des votes ont eu lieu au Conseil des droits de l'homme contre le régime des mollahs. Ces derniers ont su surfer sur les magouilles au sein de ce genre d'institution internationale en se faisant aider par leurs amis comme par exemple Cuba, la Corée du Nord ou  le Venezuela ces dernières années.
C'est un rapport qui condamne, certes, le régime des mollahs une nouvelle fois mais tant que cette condamnation n'est pas suivie d'actes de révolte dans le but d'anéantir complètement ce régime sanguinaire, des exécutions, lapidations, mutilations, tortures et emprisonnements continueront en Iran.   

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