jeudi 31 octobre 2013

Nouvelle vague de répression inquiétante en Iran

Le régime islamique d'Iran a entrepris indéniablement une nouvelle vague de répression contre les prisonniers politiques, les étudiants et les artistes. Cette nouvelle vague de répression inquiète l'ensemble des militants politiques, surtout celles et ceux qui s'opposent sérieusement à la barbarie islamique régnant en Iran.
Après avoir exécuté 18 prisonniers politiques dont 16 Baloutches en représailles contre l'attaque d'un poste de frontière, un autre prisonnier politique que le régime accusait d'être en relation avec la rébellion baloutche a été pendu le 27/10/2013 dans une prison de Khorramabad. Le frère d'un militant kurde a contacté des militants de droits de l'homme ce mercredi 30/10/2013, pour leur annoncer que la Cour suprême islamique a confirmé la peine de mort prononcée contre Mansour Arvand, arrêté en juin 2011.
Les pendaisons de prisonniers du droit commun ne cesse même pas un jour. Le 29/10/2013, un homme a été pendu à Sari, au nord du pays. Il était accusé de posséder de la drogue. Une prisonnière qui avait passé onze ans de sa vie derrière les barreaux a été pendue le 29/10/2013 avec un homme à la prison de Radjai - Chahr. Ils étaient tous les deux accusés de meurtre. Des prisonnières se sont réveillées alors que Mitra Chahnavazi criait fort quand les bourreaux l’emmenaient vers l’échafaud.  Ces camarades de cellules se sont étonnées de son exécution, car elle était gravement malade.
La police politique islamique a arrêté trois étudiants à Ispahan le 28/10/2013. Ils s'appellent Saïd Laali, Amir Yari et Mohammad Pouladi. Le seul fait qui leur est reproché est de tenir des blogs contenant des articles critiques contre le régime. Il ne faut pas oublier qu'une semaine plutôt, deux autres étudiants, Mehrdad Farmani et Ehsan Molavifar, ont été arrêtés à Chiraz pour la même raison.
Les blogs étudiants n'ont pas été la seule cible du régime ces derniers jours. Le quotidien Bahar, proche des milieux dits réformateurs du régime a été interdit pour avoir publié un article que l'appareil d'inquisition islamique a considéré hostile à la prophétie de Mahomet.
L'appareil de censure islamique a empêché le concert d'un chanteur pop à Abadan alors que tous les tickets s'étaient vendus à l'avance. Les pasdaran (gardiens de la révolution islamique) se sont présentés devant la salle où Madjid Kharrat'ha devait chanter. Ils ont demandé aux gens de se faire rembourser. Le mollah de la prière du vendredi avait dit que ce genre de concert était source de "déviation" qui devrait être interdit.
Une actrice qui s'appelle Pegah Ahangarani a été condamnée à 18 mois de prison et laissée libre pour l'instant. La police politique l'interdit, depuis trois ans, de sortir du pays. Pegah Ahangrani n'a donc pas pu quitter l'Iran pour participer à divers festivals où elle a été invitée.
La question que l'on peut se poser est de savoir pourquoi le régime des mollahs, sa justice, sa police politique et ses forces de répression imposent tous ces actes de barbarie alors que le pays n'est pas témoin d'un mouvement de protestation comme par exemple en 2009? Les bandes et factions du régime sont actuellement dans une phase de querelles internes concernant les négociations sur le dossier nucléaire iranien et sur la normalisation des relations avec les puissances occidentales surtout américaine. Il y a des factions qui défendent ce processus comme celle du président de la République et il y a en d'autres qui s'y opposent fortement. Lorsqu'une faction annonce l'ouverture d'une chambre de commerce irano - américaine, l'autre bande qui est à la tête de la chambre de commerce sino - iranienne s'y oppose. C'est pourquoi par exemple un représentant de la première prétend que même Khomeiny, de son vivant, était d'accord que l'on supprime le slogan de "à mort les États - Unis" et un représentant de l'autre affirme que ce slogan est dans le Coran ! Un mollah parmi les plus réactionnaires profite de la tribune de la prière du vendredi pour dire que si les négociations sont mal dirigées, cela laisserait les Occidentaux s'autoriser à demander la fin de la polygynie en Iran!
La vague de répression actuelle a donc pour cause principale non pas un mouvement de protestation d'ampleur inexistante pour l'instant, mais les querelles internes des factions du régime. C'est la carotte sur la scène internationale et le bâton à l'intérieur. Cette situation est en tout cas insupportable, car c'est toujours la population qui est de plus en plus victime des querelles internes du régime, qu'elle soit en mouvement ou pas. Cette réalité démontre une nouvelle fois que les gens en Iran n'ont pas d'autres solutions que de se révolter contre ce régime islamique et l'ensemble de ses bandes et factions qui les privent des droits les plus élémentaires et des conditions de vie décentes.        

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