Le régime des mollahs en Iran ne tolère aucune sorte d'organisation, de syndicat, de groupe, d'association ou de parti politique indépendants. Il voit sans cesse des complots se fomenter dès qu'un petit groupe se forme.
Le seuil de tolérance du régime s'est tellement rétréci que même des personnes ou groupes qui faisaient partie des institutions sont maintenant bannis. Mirhossein Moussavi et Méhdi Karroubi ne sont pas les seuls exemples, tous les deux en résidence surveillée depuis quatre ans, suite à leur protestation contre l'élection frauduleuse de Mahmoud Ahmadinéjad pour un second mandat de présidence de la République islamique, au cours de laquelle pas moins de huit millions de voix ont été détournées. Pourtant le premier était le premier ministre de 1981 à 1989 durant les périodes les plus horribles de la répression islamique, entre autre le massacre de plusieurs milliers de prisonniers politiques en été 1988. Le second, un mollah, a occupé des postes importants comme le président de l'Assemblée islamique (le parlement iranien), de 1989 à 1992 puis de 2000 à 2004.
Alors, quand il s'agit de militants plus sérieux dans la lutte contre l'injustice, le régime des mollahs sort sont artillerie lourde de répression. Il arrête, torture, emprisonne ou exécute.
Un ouvrier s'appelant Behnam Ebrahimzadeh a été arrêté le 12/06/2010 par la police politique. Torturé, il subit plusieurs séquelles, entre autre la surdité d'une oreille de 70%. Il a été ensuite condamné à cinq ans de prison et se trouve actuellement à la prison d'Evine près de Téhéran. Que lui reproche - t - on? Le fait qu'il a été à la base de la formation d'une association qui s'appelle le Collectif de défense des enfants du travail et de rue. Malgré tous les efforts d'un comité de soutien à l'intérieur du pays et une campagne de soutien à l'extérieur de l'Iran, le régime ne veut rien entendre. Il se trouve que son enfant qui s'appellent Nima, atteint d'une leucémie a grandement besoin de présence de son père, mais encore le régime ne veut rien lâcher. Nima vient alors d'envoyer une lettre à l'UNICEF dans l'espoir d'une aide de cet organisme de l'ONU.
Il écrit: Je m'appelle Nima Ebrahimzadeh et suis le fils du prisonnier Behnam Ebrahimzadeh. Cela fait trois ans que je vais à l'école sans mon père et reviens à la maison dans l'espoir de le voir.
Je ne crois plus à ce que ma mère dit sur la libération de mon père. Je suis le fils d'un ouvrier dont les mains ont brûlé au travail pour que nous puissions manger dans les banlieues de Téhéran. Je ne vois mon père que derrière une vitre pendant trente minutes après plusieurs semaines et cette visite me fait mal.
Cela fait trois ans que ce genre de visite se répète sans que mon père puisse avoir des droits. On ne lui a pas accordé plus de permission pour qu'il reste un peu auprès de nous.
Les responsables ne laissent pas mon père nous parler au téléphone. Son crime est de défendre les enfants du travail et sans parents qui doivent travailler au lieu d'aller à l'école.
... Mon père n'a fait que lutter pour les droits des enfants et des ouvriers. Et on l'a mis en prison pour ça. Il est probable que l'on le batte comme dans les films.
Certains enfants me soutiennent à l'école et font l'éloge de mon père, mais certains autres disent qu'en tout cas, il est prisonnier. Moi, je sais bien que mon père n'a ni volé ni agressé quelqu'un. Il est prisonnier politique. J'aimerais avoir mon père le soir auprès de moi... Cela fait trente mois qu'il n'est pas avec nous. Chaque fois que je le vois à la prison, il rit et rigole, mais je sais qu'il cache ses chagrins.
Nous demandons de l'aide à tout le monde. Toutes celles et tous ceux qui peuvent aider à faire revenir mon père, toutes celles et tous ceux qui pensent au futur des enfants d'Iran et du Monde.
Je demande au président de l'UNICEF de faire entendre notre voix aux responsables d'Iran et de demander la libération de mon père.
Nima Ebrahimzadeh, fils du prisonnier Behanm Ebrahimzadeh
Octobre 2013
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