dimanche 1 septembre 2013

Une attaque contre la Syrie arrangerait bien les mollahs iraniens

Les déclarations de deux responsables de l’État islamique iranien ont soufflé le chaud et le froid sur la crise syrienne, le samedi 31/08/2013. 
Mohammad - Ali Djafari, le commandant en chef des Pasdaran (gardiens de la révolution islamique) a dit qu'en cas d'attaque contre la Syrie, les réactions iront au-delà de ses frontières. Il a ensuite précisé que les pays participant à une telle attaque auraient de graves problèmes pour leur propre sécurité nationale.
Mohammad - Djavad Zarif, le nouveau ministre des affaires étrangères du gouvernement soi-disant "modéré" de Rouhani a dit, dans une interview accordée à un hebdomadaire paru à Téhéran, qu'il y a neuf mois "son pays" a averti les États-Unis que des groupes salafistes qui se battent contre le régime de Bashar Assad,ont reçu des matières de fabrication de bombes chimiques. Il a précisé que ces groupes ont intérêt à ce que les États-Unis attaquent la Syrie pour plus de chaos dans ce pays, un chaos qui les servirait. Selon Zarif, les Américains ont reçu ces informations par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran qui représente leurs intérêts, l'Iran et les États-Unis n'ayant pas de relations diplomatiques directes.
Ni les États-Unis, Ni la France, qui sont apparemment les plus fermes à engager une attaque militaire contre la Syrie, ne sont pas sûrs que le crime à la bombe chimique du 21 août dernier dans la banlieue de Damas, entraînant plusieurs centaines de victimes civiles, ait été l’œuvre du régime despotique d'Assad fils. Il est aussi possible que les informations transmises par Téhéran à Washington aient été faites dans le cadre d'une manipulation dont les mollahs sont de bons maîtres.
Le fait est que dans le crime chimique du 21 / 08 / 2013, aux environs de Damas, plusieurs centaines de personnes sont mortes sans aucune raison et cela de façons les plus atroces et que maintenant les puissances occidentales veulent punir, à leurs yeux, le régime d'Assad. Mais l'expérience des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye etc. ont montré que les "attaques ciblées" ou "chirurgicales" ne peuvent jamais viser directement des dictateurs comme Mollah Omar, Sadam Hossein ou Mouammar Kadhafi. Par contre ces attaques anéantissent bien les populations sans défense. Autrement dit Obama et Hollande veulent encore augmenter le nombre de tués dans un conflit qui dure déjà depuis longtemps justement à cause d'interventions étrangères, que ce soient les pays du Golf persique qui aident les salafistes contre Assad ou l'Iran qui épaule ce dernier.
Le commandant en chef des Pasdaran est l'un des hommes-clés du guide suprême, Ali Khaménéi. Il a fait les déclarations précitées en sortant de la réunion du Conseil de sécurité nationale du régime des mollahs. Ces déclarations montrent que le régime des mollahs iraniens n'est pas prêt à abandonner si facilement son seul allié stratégique parmi les pays arabes qui est la Syrie. D'ailleurs les Pasdaran iraniens ont perdu au moins une dizaine de leurs hauts gradés dans le conflit syrien en tant que mercenaire militaire. La Syrie baasiste a toujours soutenu les mollahs dans la guerre entre 1980 - 1988 contre son frère ennemi irakien. Le régime des mollahs ne pourra pas alimenter des organisations islamistes à ses bottes, surtout le Hezbollah libanais et son chef Nasrallah sans passer par la Syrie. Les mollahs ont aussi des affinités religieuses avec Assad qui est comme eux chiite, certes alaouite mais chiite quand même. Ils ont des ambitions pour devenir une véritable puissance régionale et la situation géostratégique de la Syrie est très importante. 
Le conflit syrien perdure parce que le rapport des forces reste plus ou moins stable. Si pendant les premiers mois, ce sont bien les populations syriennes qui ont protesté en descendant dans les rues et en défiant les forces de répression de Bashar Assad, lorsque l'Armée libre syrienne a été constituée par des aides étrangères et les accrochages militaires se sont multipliés, une sorte de retrait populaire s'est installée. Cela fait plus d'un an et demi que la guerre civile fait des ravages sans que l'un cède le pouvoir et l'autre gagne la bataille finale.
Les mollahs iraniens ont su, par le passé, laisser leur "ennemi" se venger contre leur autre "ennemi". Ainsi ils ont autorisé les avions de chasse américains survoler l'espace aérien iranien pour aller envahir l'Afghanistan et renverser le régime des talibans. Ils se sont déclarés neutres pendant l'envahissement de l'Irak par Bush. L'on connaît la suite. Ils n'ont plus aucune menace sur leurs frontières est (avec l'Afghanistan) et ils sont devenus de véritables maîtres de Bagdad. L’État irakien ne fait presque rien sans aval des mollahs au pouvoir à Téhéran.
Étant donné qu'Obama et Hollande ont confirmé que le but de leurs attaques militaires contre la Syrie n'est pas de renverser le régime d'Assad, mais juste une punition, disent-ils, les mollahs abuseront de celles-ci pour enflammer aussi bien les sentiments nationalistes des Syriens que les folies meurtrières du Hozbollah libanais contre les populations civiles israéliennes.
Une attaque militaire contre la Syrie sera criminel sur deux plans: d'abord elle touchera d'autres civiles sans défense et puis elle servira politiquement les mollahs iraniens. 
                          

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